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Le monde du numérique et ses métiers en tension

Le gouvernement a pris un tournant en 2022 en investissant 1,4 milliard dans la formation des travailleurs pour réduire le nombre de métiers en tension. 

De quoi parle t-on ?

On parle de métier en tension lorsqu’il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande d’emploi. Le nombre d’offres d’emploi émises est largement supérieur au nombre de demandeurs et de personnes souhaitant s’insérer sur ce secteur d’activité. On peut alors calculer ce qu’on appelle un ratio de tension, qui permet de déterminer si le métier est en tension ou non, tout en prenant en compte les conjectures du marché du travail. 

Des tensions sectorielles en 2022

On observe depuis la fin d’année 2021, une augmentation des métiers en tension alors que l’activité n’est pas touchée par la cinquième vague de la crise sanitaire. Ces difficultés de recrutement ne sont pourtant pas nouvelles. On comptait déjà 6 emplois sur 10 en tension en 2019, avant la pandémie. Ces tensions évoluent donc indépendamment de la crise liée au Covid-19.

Toutefois, la crise sanitaire a mis en lumière de nouveaux motifs de tension. En effet, elle a accentué la quête de sens, de bonheur au travail, d’épanouissement. Or, il y a une dissonance entre les nouvelles attentes des candidats et les propositions de valeurs de ces métiers.

Ces postes, dits en tension, sont réputés pour leurs conditions de travail difficiles et peu attractives. Pour cause, les salaires qui ne sont pas en adéquation avec ces conditions et la défaillance du système d’orientation. En effet, il y a une raréfaction de certaines filières de formation par manque d’étudiants, ce qui provoque une pénurie de talents.

Les tensions dans le secteur de l’informatique

On observe une augmentation générale des tensions sur le marché de l’emploi et le monde du numérique n’a pas été épargné. Les grandes entreprises, qu’on peut qualifier d’attractives et ayant les ressources nécessaires pour accueillir de nouveaux collaborateurs, ont elles aussi des difficultés à recruter.

L’inadéquation entre les profils et les postes à pourvoir est aussi une cause principale de cette tension. Les entreprises cherchent la perle rare et sont alors amenées à chasser les candidats chez leurs concurrents.

De plus, le manque de nouveaux talents crée un phénomène qu’on peut qualifier de chaises musicales. L’environnement actuel n’étant pas propice à la création de postes, les professionnels “tournent” entre eux pour remplacer les démissionnaires. Ce phénomène augmente le nombre de postes vacants, ce qui, à terme, augmente les tensions sur ce secteur. Le taux de turnover s’est largement accentué ces derniers mois.

Recruter des profils pénuriques

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a justement publié en janvier 2022 des préconisations pour que ces secteurs retrouvent en attractivité et attirent de nouveaux les jeunes. Ces tensions vont amener les entreprises à revoir leur marque employeur pour satisfaire les exigences des candidats. C’est un tout nouveau mode de recrutement qu’il va falloir mettre en place pour toucher ces futurs talents.