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Inflation vs stratégie de recrutement

À l’approche des élections présidentielles, les candidats tentent de trouver la meilleure solution pour résister à l’inflation. Mais qu’en est-il du recrutement ? Quelles sont les conséquences de l’inflation sur l’emploi ?

Qu’est-ce que l’inflation ?

L’inflation se traduit par un déséquilibre économique. Elle est provoquée par l’augmentation excessive des moyens de paiement. La Banque Centrale libère et amène sur le marché énormément de liquidités, ce qui permet aux particuliers et aux entreprises d’emprunter à des taux très bas, sans aucune limite. Ce surplus de monnaie entraîne alors une hausse générale et durable des prix. Les ménages perdent alors en pouvoir d’achat et la monnaie est dépréciée.

L’inflation est calculée selon l’indice des prix à la consommation. Cet indice calcule l’évolution de la valeur de la monnaie selon la consommation des ménages et l’évolution du niveau moyen des prix.

Cependant, il faut faire attention à ne pas confondre inflation et augmentation du coût de la vie qui sont deux choses bien distinctes. 

L’inflation modérée est pourtant bénéfique

Les grandes Banques Centrales ont une politique monétaire basée sur une hausse régulière et modérée du niveau général des prix. La BCE considère que le taux d’inflation idéal est de l’ordre de 2%.

En effet, une inflation modérée permet aux entreprises de prévoir et anticiper une hausse des prix à moyen et long terme. Cela réduit alors les incertitudes et elles sont amenées à investir davantage et à recruter pour suivre la croissance économique.

Retour dans les années 70

À l’aube des années 1970, le taux d’inflation augmente comme chaque année, or il y a une diminution de la croissance. On observait un taux d’inflation à 5,20% et un taux de croissance inférieur à 1%, très loin du taux autour de 5% durant les Trente Glorieuses. Ce phénomène est alors appelé “stagflation”, lorsque la croissance ne suit plus l’inflation.

Les entreprises avaient donc une perte de rentabilité et ont dû revoir leurs investissements. C’est ce qui a lancé une vague de multinationalisation où les entreprises se délocalisaient et investissaient à l’étranger. Après cette stagflation, on a observé un chômage de l’ordre de 7%.

Cette décennie a aussi connu le premier krach pétrolier en 1973. Le prix du baril passant de 3,56$ à 10,11$, soit une augmentation de 284%, les ménages ont énormément perdu en pouvoir d’achat. L’inflation atteint alors un taux à 13,70% avec une croissance toujours bien inférieure.

On estime la fin de la crise en 1990, lorsque le taux d’inflation et le taux de croissance retrouvaient une certaine concordance. Cependant, le taux de chômage était toujours très élevé, dépassant les 10% au cours de cette décennie. Les entreprises s’étant délocalisées, l’emploi n’a pas facilement retrouvé son niveau d’avant crise.

Covid-19 & inflation : à quoi s’attendre ?

Le taux d’inflation en ce début d’année 2022 est de 2,8%. Cependant, en 2021 on observait une croissance avec un taux record de 7%. On est donc loin de ce phénomène de stagflation puisque la croissance a surpassé l’inflation.

La crise sanitaire a fait évoluer les envies et attentes des Français auprès des entreprises. Pour répondre à ces enjeux, celles-ci se relocalisent en France pour suivre les nouvelles tendances de consommation, ce qui aide alors à la création d’emplois. En effet, on a observé une baisse symbolique du chômage fin 2021 avec 5,3 millions de demandeurs d’emploi, soit 100 000 de moins qu’à fin 2019, avant la crise du Covid-19.

On observe tout de même une baisse du pouvoir d’achat des ménages avec l’augmentation des prix moyens et l’augmentation du prix du baril de pétrole. Cette augmentation n’est pourtant pas aussi élevée qu’en 1973 puisqu’elle atteint aujourd’hui 156% contre 284%.

Les Français attendent donc une revalorisation des salaires par leurs employeurs pour contrer cette baisse de pouvoir d’achat. Ceci risque alors d’accentuer la guerre des talents puisque les candidats chercheront les plus offrant pour répondre à leurs besoins.

Le recrutement va alors devenir un enjeu principal dans la stratégie des entreprises en 2022.